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mardi 31 juillet 2018

Magazine La Tribu n°98

Le magazine La Tribu vient de publier un article sur ma rencontre avec la lutherie, Merci à toute l’équipe du magazine.La Tribu n°98 – page 15 – Août 2018 LIEN DE L’ARTICLE   Pierre-Alexandre, peux tu nous présenter ton parcours? Après le baccalauréat, j’ai étudié à l’école Bachelor TBS, enspécialité e-commerce. C’est en faisant mon stage […]
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Le magazine La Tribu vient de publier un article sur ma rencontre avec la lutherie, 
Merci à toute l’équipe du magazine.
La Tribu n°98 – page 15 – Août 2018

LIEN DE L’ARTICLE

 
Pierre-Alexandre, peux tu nous présenter ton parcours?

Après le baccalauréat, j’ai étudié à l’école Bachelor TBS, en
spécialité e-commerce. C’est en faisant mon stage de seconde
année que j’ai découvert le Québec. Après avoir obtenu mon
diplôme, ma conjointe et moi avons décidé de venir nous installer
à Montréal. J’ai commencé par étudier l’art à l’UQAM (Université
du Québec à Montréal) pendant une année avant d’être accepté
dans le programme de lutherie. Je suis maintenant diplômé de
l’école de Lutherie Bruand, en spécialité guitare.

Qu’est ce qui t’a attiré vers la lutherie ?

La lutherie guitare est un mélange parfait de tradition et d’innovation.
On hérite d’un savoir-faire traditionnel et, d’autre part, on
a une totale liberté de construction de l’instrument. Chaque guitare
que je fabrique est unique et possède son propre caractère.
Le temps et l’usure vont offrir peu à peu toutes les qualités acoustiques
du bois et du vernis. Un instrument bien construit traverse
les générations ; je trouve cela fascinant. Le luthier maîtrise
tous les aspects de la production : achat de la matière première,
conception, fabrication et vente… J’ai été séduit par l’autonomie et
l’aspect pluridisciplinaire qu’implique la profession.

C’est quoi la journée d’un luthier ?

Je n’ai pas vraiment de journée type tant mes tâches sont
variées. Je peux dessiner un plan, être chez un fournisseur ou
façonner un manche de guitare. Je fabrique plusieurs instruments
en même temps mais ils en sont rarement à la même
étape de construction. Quand j’arrive à l’atelier, je commence
par planifier ma journée, ce qui va me permettre de gagner
énormément de temps. Les collages par exemple sont à planifier
car ils demandent un temps de séchage de 2h à 24h selon le
type de colle que j’utilise. Je dois en tenir compte afin de ne pas
bloquer l’avancement du projet. J’alloue un temps par semaine
pour gérer les achats de bois, quincaillerie et outils nécessaires
à la production.

Te considères-tu comme un artiste?

La lutherie est, par définition, un métier d’art parce que nous
transformons le bois en un objet unique qui a une fonction utilitaire.
L’utilisation est la différence fondamentale avec une
œuvre d’art. Je me considère plutôt comme un artisan qui met
son savoir-faire au service du musicien. Certes, on retrouve sur
la guitare de la marqueterie mais ce n’est que de la décoration
sur un objet fonctionnel. Le sujet principal, quand on parle d’une
guitare, est bien entendu le son

.
Pierre-Alexandre, quels sont tes envies et projets pour la suite ?

Je travaille au sein du collectif de luthiers, La Corde, au 5425 rue
de Bordeaux, à Montréal. Comme les autres membres, je travaille
à mon compte. Grâce à cette structure, nous partageons les coûts
de locaux et machines, très élevés pour ce type d’activité. Même
si je propose des services de réparation et d’entretien, je souhaite
me concentrer sur la création et la production de mes modèles
de guitares. J’aimerais aussi fabriquer d’autres instruments de la
famille des luths comme les mandolines ou les guitares basses.

Canada vs France : dans ton métier, cela fait-il une différence ?

Je ne connais malheureusement pas suffisamment la lutherie en
France pour pouvoir répondre. Ce que je sais en revanche, c’est
qu’au Québec, il y a une incroyable communauté de luthières et
de luthiers qui partagent autour d’une passion commune. C’est
une province très riche en innovation, au rayonnement international,
et on trouve à Montréal énormément de musiciens et
d’événements musicaux toute l’année. Néanmoins, j’ai le projet
de rencontrer des luthiers de la région toulousaine, dont je suis
originaire. Car, ce qui assure la richesse et la pérennité de cette
profession, bien plus qu’un métier manuel, c’est la transmission
du savoir, le partage d’expérience et de savoir-faire.

Propos recueillis par Adèle Delebois (TBS 14),
membre du comité de rédaction La Tribu
lutheriedenatmontreal.com