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mercredi 31 janvier 2018

José Luis Romanillos

Voir ma guitare inspirée du luthier Romanillos ici. José Luis Romanillos est né le 17 Juin 1932 à Madrid. A 13 ans il entre en apprentissage chez un ébéniste avec lequel il découvre le travail du bois. En 1956, il part en Angleterre et travail comme infirmier dans un hôpital psychiatrique. Cinq ans plus tard, il […]
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Voir ma guitare inspirée du luthier Romanillos ici.

José Luis Romanillos est né le 17 Juin 1932 à Madrid. A 13 ans il entre en apprentissage chez un ébéniste avec lequel il découvre le travail du bois. En 1956, il part en Angleterre et travail comme infirmier dans un hôpital psychiatrique. Cinq ans plus tard, il construira Sa première guitare espagnole à Londres. On  ne peut parler de ce luthier atypique sans évoquer son ami et musicien Julian Bream, avec qui sa carrière a commencé. De la lutherie, à la recherche en passant par l’enseignement, José Luis Romanillos est un artisan qui a tout au long de sa carrière servi le développement de la guitare. Nous verrons dans un premier temps les dates importantes de sa carrière et présenterons Julian Bream. Dans un second temps nous verrons ses préférences et ses techniques. Pour terminer nous regarderons en détail une de ses guitares : « Las Malvinas ».

I.                  Historique et vie professionnelle

Historiques

En 1945, Luis José Romanillos commence à travailler dès l’âge de 13 ans comme apprenti ébéniste chez le fabricant de meubles Caballero à Madrid.

En 1956, il part pour l’Angleterre où trois années plus tard il se marie avec Marian Harris. Ils auront trois enfants : José Luis, Ignacio et Liam.

En 1961, nostalgique de ses origines et de son pays natal l’amène à fabriquer une guitare pour apprendre à jouer du flamenco. « Toribia » le nom de sa mère et également le nom de sa première guitare. Réalisée avec les moyens du bord, il l’a construit en plusieurs mois en se référencent au livre « Make You Own Spanish Guitar » de A.P. Sharpe.

« Le choc émotionnel que j’ai ressenti en l’écoutant sonner m’a fait penser qu’un miracle avait eu lieu dans cette petite cuisine. Le résultat de cette première guitare et les questions qu’elle souleva marquèrent le début d’une nouvelle orientation de ma vie » J. L. R.

Ainsi dans les années qui suivirent, Romanillos continue de fabriquer des guitares dans sa cuisine et les vends à des personnes proches. Un jour en 1970, un de ses clients le présente à Julian Bream qui curieux et intéressé de son travail l’invite à s’installer dans la grange de sa propriété. Alors que Bream commence à jouer avec ses instruments, Romanillos devient alors luthier professionnel.

C’est en 1973 qu’il construit la célèbre guitare que Julian Bream utilisera pendant des années pour ses concerts et enregistrements et développe le nom de Romanillos à l’étranger de la même manière.

Enseignement et recherches

Il a enseigné  des cours de lutherie nombreux luthiers de différents pays, et donné des  conférences et des séminaires sur l’organologie. Il a également enseigné sur l’histoire et le développement de la vihuela et la guitare espagnole. En Angleterre il est également un membre du Conseil de l’artisanat de la Grande-Bretagne depuis plus de dix ans. Lui et sa femme, sont des acteurs important de l’histoire de la guitare espagnole, par leur implication et leurs recherches.

Julian Bream

Julian Bream est un guitariste et luthiste anglais né à Londres le 15 juillet 1933. Son répertoire, outre les œuvres classiques et des transcriptions, comprend de nombreuses œuvres du XXe siècle écrites à son intention par des compositeurs tels que Malcolm Arnold, Lennox Berkeley, Richard Rodney Bennett ou encore Benjamin Britten.

II.              Lutherie

Inspirations

Il a commencé par utiliser les gabarits de la Hauser de 1936 de Bream (image ci-contre), certains gabarits  Torres et s’est inspiré de la  Manuel Ramirez de 1913 de Segovia. Il a construit environ 350 instruments, les premiers n’ont pas étés numérotées. Il a par la suite commencé à le faire et nommer ses guitares.

Les barrages qu’il utilise étaient inspirés dans les années 70 de la guitare de Hauser de 1936. En cherchant plus de graves, il a ensuite appliquer des modifications qui lui sont propres.

José luis Romanillos est resté fidèle au travail de Torres, qui pour lui représente l’essence même de la guitare espagnole. Pour lui la guitare porte en elle la valeur de l’être humain qui l’a faite. Ainsi les mentalités des différents pays se retrouvent dans l’instrument.

Table d’harmonie

Les tables que le luthier utilise sont toutes, sauf de rares exceptions, en épicéa. Elles ont presque toutes les mêmes origines, car elles proviennent toutes d’un seul et même lot qu’il avait acheté au début de sa carrière en Europe (supposément Alpes). Il apprécie les bois légers qui comportent une bonne flexibilité. Pour le fond et les éclisses, il utilise le cyprès et différents palissandres. Pour lui, et il le soulignera dans de nombreuses entrevues, la table d’harmonie est le centre de son attention.

José L. Romanillos apprécie particulièrement les bois chenillés (qui comportent des traces de griffes d’ours). Selon lui, elles offrent une plus grande solidité et une meilleure flexibilité, un poids inférieur et par conséquent, une plus grande vitesse dans la transmission du son. De ce fait il peut se permettre dans certains cas de réduire l’épaisseur de la table.

Épaisseur : maximum 2,75 mm autour du chevalet et de l’ouverture. A l’extérieur : 2mm ou même  1,9 mm selon la pièce.

Barrages

Son système de barrage est très proche de celui de Torres, mais avec les barres des éventails sont un peu plus écartés. Parfois, il ajoute quelques barres supplémentaires pour renforcer l’ouverture.

Manche

Romanillos réalise l’assemblage des éclisses sur le manche avec une rainure conique dans laquelle un coin est inséré. L’éclisse est plaquée par le coin sur la face avant de cette rainure.

Chevalet

  • Les sillets du chevalet sont réglables et plus longs que les autres pour que le guitariste puisse ajuster la hauteur des cordes à son goût. Pendant longtemps il utilisait une plaque sous le chevalet mais après plusieurs tests il finit par affirmer qu’elle comporte plus de contraintes que d’avantages

Rosaces et incrustations

Toutes les rosaces et incrustations de José Luis Romanillos sont singulières. Les rosaces sont inspirées de la mosquée de Cordoue, dont le luthier a toujours été fasciné par ces formes et couleurs.

Vernis 

Dans une entrevue, le luthier affirme qu’il lui arrive parfois de ne pas mettre de vernis sur le fond ou la table de peur de ne « pas modifier le timbre ».

Colles

Cascamite pour la touche et le chevalet

Titebond (ou colles similaires) pour les filets et le fond

Colle animale : barrages

III.           Une guitare : Las Malvinas

Cette guitare fabriquée en 1982 à Semley, comporte le numéro 601 et est nommée « Las Mavinas ». Le fond est en palissandre indien, la table d’harmonie est en épicéa européen et la touche en ébène. Finition au polis français shellac. 52 mm au sillet, et un diapason de 65 cm comportant 19 frettes. Le nom fait référence à la guerre des Malouines (ou guerres de l’atlantique Sud) « Guerra de las malvinas » en espagnol. C’est un conflit qui opposa l’argentine au Royaume-Uni dans les îles Malouines en 1982.

IV.           Sources